Lorsque l’intéressé néglige de répondre d’une manière claire, précise et complète à ses questions pertinentes, le CPAS peut refuser d’octroyer le revenu d’intégration, à tout le moins jusqu’au moment où les renseignements requis sont fournis.
L’octroi d’arriérés d’aide sociale ne suppose pas l’existence de dettes relatives à la période antérieure à leur demande, qui existeraient encore au moment où le juge statue et empêcheraient toujours le demandeur de mener une vie conforme à la dignité humaine. La seule absence de dettes n’établit, en effet, pas que l’intéressé ait, au cours de celle-ci, mené une vie conforme à la dignité humaine, particulièrement lorsque tant son hébergement que la nourriture et les vêtements qu’il a pu recevoir dépendaient exclusivement de la charité privée, subsidiaire par rapport à l’aide de la collectivité et, par nature, totalement précaire.
Le CPAS peut refuser d’octroyer le droit à l’intégration sociale pour la période durant laquelle il ne dispose pas des éléments nécessaires à l’examen de la demande en raison du défaut de coopération de l’intéressé
A titre exceptionnel, le revenu d’intégration peut être accordé avec effet rétroactif. Les circonstances retenues par le tribunal sur la complexité de la situation dans laquelle se trouvait l’intéressé, combinées à la période très particulière du premier confinement lié à la Covid-19, peuvent raisonnablement justifier qu’un peu plus d’un mois se soit écoulé entre la date à laquelle il a appris qu’il ne serait en l’occurrence pas indemnisé par la mutuelle et sa demande adressée au C.P.A.S. Une accessibilité par téléphone et par email ne peut être comparée à une ouverture en consultation publique et en présentiel, qui est plus accessible pour les couches les plus précarisées et les plus fragiles de la population. Il ne faut, en outre, pas négliger l’effet de sidération qu’a entraîné le confinement chez certaines personnes.